Native du Saguenay, Carole Barbeau a emménagé en Outaouais lors de son enfance. Ce sont ses parents qui feront naître en elle la passion de l'histoire. Ils sont d'ailleurs fervents d'antiquités et ce sont eux qui l'ont mise en contact avec des institutions muséales et de patrimoine. Elle a ensuite poursuivi ses études en histoire et en science politique, ce qui a maintenu son intérêt et l'aida à développer une méthodologie de travail.

 Impliquée dans la société Pièce sur pièce, organisme dédié à la publication d'articles sur le patrimoine, depuis sa création en 2009, ce sont là les débuts de son engagement en Outaouais. Elle s'implique par la suite au sein du Réseau du patrimoine de Gatineau et de l'Outaouais (RPGO). C'est d'ailleurs sous sa présidence que le RPGO se professionnalise et s'ouvre à une représentation de tous les organismes et les organisations oeuvrant pour la préservation de l'histoire et du patrimoine, et ce, sur tout le territoire de l'Outaouais.

Planification stratégique, service aux membres, concertation du milieu, stabilisation des emplois de gestion au sein du RPGO, son apport et son legs à l'organisme sont considérables. Une de ses plus grandes fiertés, c'est l'obtention de la subvention du Fonds d'appui au rayonnement des régions (FARR) qui a permis l'inventaire des fonds et collections d'archives sur tout le territoire de l'Outaouais. C'est d'ailleurs cette démarche qui concrétisa la faisabilité du Musée régional de l'Outaouais (MRO) et qui positionna le RPGO comme porteur du dossier pour le MRO.

Éloquente, à l'écoute, diplomate et rassembleuse, elle porte une vision et une mémoire corporative. Elle s'engage afin d'être un soutien pour son équipe et les ressources humaines, tout en faisant sentir à tout un chacun qu'ils sont valables, soutenus et précieux. De nature humble, elle ne se place pas à l'avant-scène pour recevoir tous les lauriers et elle ne compte pas ses heures pour l'aboutissement des missions et des projets.

Elle est une femme engagée et passionnée qui a su, tout au long de son parcours, transmettre sa passion de l'histoire et du patrimoine. Pour elle, le patrimoine aide à briser l'isolement pour ceux qui cherchent des ancrages identitaires, qu'elles ou qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs. Elle souhaite ardemment que le MRO puisse voir le jour et qu'il puisse être un soutien pour tous les OBNL en patrimoine de la région.

La Ville de Gatineau est fière de souligner l'apport remarquable de Carole Barbeau à la préservation de notre histoire régionale et souligne l'ensemble de sa contribution bénévole en lui remettant un certificat honorifique du patrimoine.

Carole Barbeau

Né au Mexique en 1993, Francis Rancourt-Proulx arrive en Outaouais en 1994 auprès de sa famille adoptive. Il s'intéresse rapidement aux origines de sa famille outaouaise et entame des recherches généalogiques. Sa mère, issue de la 7e génération résidant en sol outaouais, l'inspira à commencer des recherches archivistiques en retrouvant des images et des documents sur l'histoire de sa famille. Pour préserver et imager le parcours de cette dernière, il commence à acquérir des documents d'archives originaux sur sa lignée d'accueil et de fil en aiguille sur l'histoire plus large de l'Outaouais. C'est ainsi que ses recherches vont au-delà de la généalogie pour s'intéresser à l'environnement et au contexte socioculturel dans lesquels a évolué sa famille d'adoption. Ce travail s'inscrit pour lui dans une consolidation identitaire personnelle et forge ses fondations avec l'histoire de sa région.

Depuis sa sortie de l'université en 2015, il s'implique au sein d'organismes en archivistique et en patrimoine. Ces engagements lui ont donné la piqure pour la gouvernance et l'importance de la transmission et de la préservation. Francis s'implique au sein de l'Association des archivistes du Québec, du Centre régional d'archives de l'Outaouais et du Musée régional de l'Outaouais.

Maintenant professeur et chargé de cours, Francis tente de briser les stéréotypes sur sa profession. L'image de vieux sages qui travaillent dans des sous-sols poussiéreux est révolue. Les archivistes oeuvrent à conserver et à transmettre l'information sur l'histoire et la mémoire de notre société par divers moyens, notamment avec les nouvelles technologies, pour mettre en lumière l'histoire. Il souhaite sensibiliser et donner l'envie aux gens de se connecter aux archives et encourager les études dans ce domaine. La profession d'archiviste n'est pas banale et monotone, et son plus grand souhait est de voir une relève motivée et passionnée.

Possédant lui-même une collection d'une centaine d'archives, se composant de photos, livres, maquettes et divers objets, il est habité par la préservation des artefacts de l'Outaouais. Depuis quelques années, il parcourt les antiquaires, ventes de garage et marchés aux puces afin de dénicher des objets sur l'histoire de la ville et de l'Outaouais, qui, sans son intervention, finiraient dans les ordures ou loin de leur lieu d'origine. Il espère pouvoir un jour remettre sa collection à des organismes liés à la préservation et à la diffusion.

Le travail accompli par Francis Rancourt-Proulx en matière de conservation d'une mémoire collective mérite amplement d'être reconnu par tous ceux et celles qui ont à coeur la préservation de notre patrimoine régional et c'est pourquoi la Ville de Gatineau est fière de lui remettre un certificat honorifique pour l'ensemble de son engagement.

Francis Rancourt-Proulx

L'enfance de Claude Royer, originaire du Vieux-Québec, fut bercée par la demeure de sa grand-mère, sur la Grande Allée, et par ses études au Petit Séminaire de Québec, un des plus anciens collèges d'Amérique du Nord. Dès lors, les détails architecturaux et leur préservation l'impressionnent et font éclore en lui la passion du patrimoine bâti et de l'histoire des lieux.

À la suite de ses études, Claude Royer emménage à Hull, en 1988. Immédiatement, il reconnaît l'intérêt du patrimoine de ce secteur, aujourd'hui le centre-ville de Gatineau. Propriétaire depuis 1992 d'une résidence du Quartier du Musée, la Maison Bouvrette, sur la rue Champlain, il se passionne dès son arrivée à comprendre les particularités de construction et du patrimoine de son secteur. Avec intérêt, il apprend à connaître les techniques de construction particulières au Vieux-Hull et à la région. Il devient informellement une personne-ressource pour ceux et celles qui sont venus entreprendre des rénovations adaptées et respectueuses des bâtiments de ce quartier au caractère unique. Il est un des premiers membres d'une nouvelle génération de propriétaires désireux de restaurer et de mettre en valeur les bâtiments du quartier.

Sensibilisateur et médiateur, il est soucieux de voir une mise en valeur véritable et plus formelle du Vieux-Hull, par des principes d'aménagements municipaux. Homme de plusieurs luttes et véritable porte-parole du caractère unique du centre-ville, il siège au conseil d'administration de l'Association des résidants de l'île de Hull, en dirigeant son comité d'urbanisme. Il siège au conseil d'administration de la Société d'histoire de l'Outaouais, a cofondé l'association « Protégeons le Quartier du Musée », oeuvre à la citation de nombreux bâtiments et, plus récemment, s'engage activement pour la protection du pont Alexandra. Il est d'ailleurs le porte-parole francophone de la Coalition du pont Alexandra, coalition fondée en 2021 et qui regroupe une trentaine d'organismes des deux rives de l'Outaouais.

Doté d'un leadership qui inspire les autres aux causes et objectifs, il sait favoriser la cohésion et l'engagement. Le patrimoine, ce qu'on partage avec les autres, est le fil conducteur de son implication citoyenne. C'est pour lui un support à l'identité. Monsieur Royer déploie sa fougue et son énergie à la préservation du patrimoine bâti depuis plus de 30 ans.

La Ville de Gatineau est fière de souligner l'apport remarquable de Claude Royer à la préservation de notre histoire collective et souligne l'ensemble de sa contribution en lui remettant un certificat honorifique du patrimoine.

Claude Royer

Claude Laflamme achète la maison située au 62, rue de l'Hôtel-de-Ville en 2007. Conseillé par son fils Joël, ingénieur de formation, il saisit bien l'immense potentiel de l'immeuble et envisage dès l'achat une restauration complète. Les premières années, il se concentre sur les travaux de rénovation intérieure, mais l'aspect extérieur de sa maison le gêne terriblement. Ayant fait sa carrière dans le monde de la construction, surtout dans le milieu municipal, Claude imagine facilement de quoi la propriété avait l'air il y a plus de 100 ans, lors de son édification. Très sensible au patrimoine bâti, il souhaite lui redonner son cachet d'antan, son apparence d'origine et la splendeur de ses caractéristiques uniques.

Au début des années 2020, certaines composantes d'origine sont dans un état de détérioration si avancé que la restauration s'impose pour préserver l'intégrité physique du bâtiment. Le projet vise donc à refaire l'entièreté de la toiture, en remplaçant la tôle embossée d'origine par des bardeaux d'acier de couleur gris granite. Plusieurs centaines de briques endommagées et/ou effritées sont aussi remplacées et un bon nombre de joints de briques, d'allèges et de pierres de fondation sont repointés. Quant aux boiseries, les deux corniches de la façade principale sont désinstallées, sablées, peinturées en blanc et réinstallées. Le dessous de la galerie, en lattes de bois, est sablé et peinturé. Enfin, les poteaux de métal de la galerie sont encadrés par de nouvelles structures en bois peintes en noir. Les travaux auront impliqué plusieurs entrepreneurs spécialisés et engendré bien des défis!

Chaque jour, Claude se promène dans le Vieux-Hull. Il remarque à quel point plusieurs maisons patrimoniales auraient besoin d'amour et d'attention. En parlant à ses voisins, il remarque que plusieurs craignent de s'aventurer dans un tel projet. C'est exigeant, c'est long, c'est ardu. Ce sont des centaines d'heures de travail, passées au téléphone avec les différentes firmes et les analystes de la Ville, c'est effectuer des recherches de matériaux et d'entrepreneurs et rédiger d'innombrables formulaires. Malgré tout, le travail en vaut la peine. Son projet lui a donné une fierté. Les gens s'arrêtent devant sa maison pour le féliciter, ses voisins le prennent en exemple pour améliorer leur propre maison. Il est conscient qu'il reste encore beaucoup à faire pour valoriser le patrimoine bâti du Vieux-Hull, mais son projet donne espoir.

Claude Laflamme